La technologie au service de la sécurité publique lors des JO 

Avec les Jeux Olympiques de Paris 2024 à l'horizon, la France se prépare à un afflux massif de visiteurs pour encourager les 10 500 athlètes olympiques et 4 350 athlètes paralympiques, représentant 54 sports, répartis dans 72 collectivités hôtes. Plus de 40 000 bénévoles seront mobilisés pour cet événement majeur, avec près de 13 millions de billets disponibles à la vente. Cette manifestation sportive d'envergure internationale nécessite la mise en place de moyens exceptionnels, notamment technologiques, pour garantir son succès et sa sécurité.  

Le gouvernement français et la ville de Paris ont dû s’adapter en se dotant de nouveaux dispositifs pour communiquer efficacement auprès du grand public, gérer les flux de population, prévenir les incidents, ajuster les plannings, coordonner les services de sécurité sur le terrain etc. Dans cet article, nous faisons le point sur les nouveaux dispositifs technologiques. 

FR-Alert : une communication publique plus efficace  

Depuis 2022, la France est équipée auprès d'Intersec du système d'alerte à la population FR-Alert, un incontournable pour une meilleure communication auprès des habitants, des visiteurs, des délégations sportives, et des équipes opérationnelles déployées sur le terrain.  Ce dispositif, testé puis enclenché à plusieurs reprises (inondations Hauts de France, cyclone à la Réunion, ou encore dans 5 départements de l'est du pays pour des orages extrêmement violents) permet d’alerter un large public en cas d’incident majeur et d’accompagner les pouvoirs publics en temps réel dans la gestion de crises. En combinant les canaux de technologie mobile de diffusion cellulaire (Cell Broadcast) et SMS géolocalisés avec les canaux de communication traditionnels (sirènes, sites web…), le gouvernement peut diffuser des alertes géo-ciblées et contextualisées à près de 95% de la population française.  

Des tests ont été déployés sur tout le pays afin de sensibiliser les citoyens à l'importance de la sécurité et de former les utilisateurs à divers scenarii de crise. L'acculturation au risque est essentielle dans le contexte actuel marqué par des tensions géopolitiques croissantes, tant pour se familiariser avec le dispositif que pour habituer les Français à recevoir des alertes sur leur téléphone portable et suivre les consignes de sécurité des préfectures.    

Définition des périmètres pour les JO. Source : Site web FR-Alert

L'envoi d'alertes via le système FR-Alert est conforme au protocole CAP pour permettre aux destinataires de comprendre instantanément la sévérité et l’urgence de la situation et les consignes de sécurité à suivre, quel que soit le canal utilisé (SMS, réseaux sociaux, site internet, etc.). Ce protocole unifié applique les mêmes critères à tous les canaux de diffusion, assurant ainsi une cohérence et une fiabilité dans la transmission des informations. 

De l’alerte à la gestion de crise 

FR-Alert fournit aux autorités des instruments essentiels qui soutiennent la gestion de crise : 

• La diversité de canaux de communication permet de choisir et de combiner les plus adaptés selon la nature de la crise 

• Les capacités de ciblage et de reciblage géographique permettent d’améliorer la gestion de crise grâce à des messages contextualisés aux personnes présentent à l’épicentre ou en périphérie de la zone de danger, celles qui y entrent ou y sortent, ou même de prévenir lorsqu’il est possible d’y retourner 

De façon générale, les systèmes d’alerte à la population peuvent aller plus loin et proposer une visualisation en temps réel de la situation sur le terrain – on parle de jumeau numérique – facilitant la prise de décisions rapides et la coordination des opérations sur le terrain. Les cartes de densité de la population peuvent aider les autorités compétentes à améliorer leur connaissance de la situation et déclencher des actions automatisées adaptées à chaque scénario.  

Transports, circulation, renseignement… : les épreuves technologiques des JO !  

Les JO sont aussi l’opportunité de relever de nouveaux défis technologiques, en voici quelques exemples :  

• Gestion des périmètres de sécurité : Un QR code sera nécessaire pour accéder aux zones autour de la Seine et des sites olympiques, permettant un contrôle strict des accès et l'exclusion des profils à risque.   
• Transports électriques : Malgré les critiques sur le plan environnemental, le ministre des Transports, Patrice Vergriete, a donné son accord pour que des taxis volants soient expérimentés durant les Jeux.   
• Vidéosurveillance algorithmique : Également controversée, cette technologie pourrait détecter les intrusions, les objets abandonnés, les armes, les circulations à contresens, les franchissements de zones interdites, les personnes au sol et les mouvements anormaux,.   
• Cybersécurité et renseignement : Le ministère de l'Intérieur a mis en place un centre de renseignement olympique (CRO), présenté comme « un échelon de synthèse chargé d'intégrer les informations recueillies par les services composant la communauté française du renseignement. »